Bilan des réponses des candidats une semaine après l’envoi de la lettre ouverte de Vocivelo :
Rien ! A part quelques « réponses automatiques » du type :
Votre message a bien été enregistré. Il sera traité dans les meilleurs délais …… blablabla
Du coup, Vocivelo a consacré une matinée sur internet, à détailler les programmes de chacun afin d’y déceler les mesures proposées en faveur du développement du vélo comme mesure écologique face au tout voiture en ville.
Voici quels sont nos résultats, qui ne prétendent pas être exhaustifs, mais vous permettront de vous faire une idée sur l’engagement des candidats pour des actions concrètes :
Olivier Besancenot le seul qui affiche clairement une volonté de politique « vélo » puisque dans une réponse de la LCR au Réseau Action Climat intitulée « Changement climatique : 10 mesures prioritaires à intégrer dans les programmes électoraux pour 2007 », on lit
« Le bilan des Plans de Déplacement Urbains reste à tirer, mais ils doivent être systématisés et leur cohérence doit être renforcée, notamment dans les rapports entre différentes communes dans les grandes agglomérations, dans les choix urbanistiques, dans l’articulation entre différents types de déplacement. En particulier ils doivent faciliter les alternatives à la voiture lors des transports courts, avec des facilités offertes aux piétons, aux rollers et aux cyclistes, ce qui peut se concrétiser par des services municipaux de prêt et d’entretien de vélos. »
F. Bayrou : un petit espoir puisque l’on trouve un titre dans les Propositions de François Bayrou pour un Développement Durable « paragraphe 5. Transports : Sortir du tout routier, en développant les transports en commun et le vélo. » par contre, rien dans le texte qui suit.
Doit-on en conclure que sous le titre il n’y aurait que du vent ?
Pour tous les autres :
José Bové : rien trouvé
Marie George Buffet : rien trouvé
Arlette Laguiller : rien trouvé
Frédéric Nihous : rien trouvé
Ségolène Royal : rien trouvé
Nicolas Sarkozy : rien trouvé
Gérard Schivardi : rien trouvé
Philippe de Villiers : rien trouvé
Dominique Voynet : rien trouvé
Enfin, pour Jean-Marie le Pen rien trouvé directement associé au vélo, si ce ne sont des propositions anti-vélo par des mesures du type de :
« Transport automobile :
- Arrêt de l’autophobie dans les grandes villes et du racket de l’État en matière d’amendes (modalités du permis à points à assouplir).
- La construction de nouveaux parcs de stationnement urbains et achèvement des rocades périurbaines. » etc… etc…
Donc un constat un peu démoralisant et affligeant. Beaucoup de discours mais dans les actes …. La France à vélo n’est pas pour demain.
Nous ne manquerons pas blablabla …. de vous tenir blablabla …. et si blablabla ….. vous aurez droit blablabla…
Royal
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Lettre ouverte aux candidats à l'élection présidentielle (suite)
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Lettre ouverte aux candidats à l'élection présidentielle
Etant donné que nous ne voyons que peu de choses dans la campagne actuelle sur un sujet qui nous tient à coeur, je me suis permis d'envoyer le petit courrier joint à notre futur(e) président(e).
Je ne manquerai pas de vous tenir informé des réponses ....
Mimi & Jolly
Lettre envoyée par mail ce mardi 27 mars:
Lettre ouverte aux candidats à l’élection présidentielle Mmes MG. Buffet, A. Laguiller, S. Royal, D. Voynet et Mrs F. Bayrou, O. Besancenot, J. Bové, JM. Le Pen, F. Nihous, N. Sarkozy , G . Schivardi, P. de Villiers :
A l’heure de faire le choix d’un nouveau président pour la France et alors que les principaux sujets qui reviennent dans la campagne pour l’élection tournent autour des questions de Santé publique, de l’Environnement et de la Sécurité, un grand oublié de la campagne me semble être le « vélo utilitaire » qui sans résoudre tous ces problèmes, y apporterait une amélioration sensible sans un effort important de la nation.
En effet, si l’on se réfère aux nombreux rapports, colloques, journées d’études etc… sur le sujet ainsi qu’en particulier, au dernier rapport remis par Mme LE BRETHON en 2004 au premier ministre de l’époque Mr RAFFARIN, « Propositions pour encourager le développement de la bicyclette en France » , un usage de la bicyclette à titre utilitaire (trajet maison / travail, courses de proximité, petits déplacements …) a des effets positifs sur :
· la santé publique
Un usage même modéré du vélo, a des effets positifs sur l’obésité qui est présentée comme le futur fléau touchant la population française et qui déjà concerne près de 10 % de nos concitoyens.
Cet usage permet également de lutter efficacement contre les maladies coronariennes qui sont citées par les scientifiques comme une des premières causes de mortalité dans notre pays. Ainsi, l’usage régulier de la bicyclette contribue à une « réduction de 50% du risque de contracter une cardiopathie coronarienne » (source rapport Le Brethon).
Il est démontré que sur l’un des grands thèmes de santé publique qui fait la une des actions des gouvernements depuis de nombreuses années, à savoir le tabagisme, la pratique d’un exercice physique régulier, et le vélo au quotidien est l’un des moyens facilement utilisables, participe à rendre le sevrage au tabac plus facile et plus efficace.
Enfin, toutes les études le montrent, l’usage de la bicyclette au quotidien augmente le niveau moyen de la santé publique en réduisant le taux de cholestérol, augmentant les défenses immunitaires, réduisant le recours aux anxiogènes, réduisant le taux de suicides dans la population, réduisant le nombre de certains cancers etc.. etc…
Il est certain, au vu de ces études, que le trou de la Sécurité Sociale , dont chacun d’entre vous s’accorde à dire qu’il est de moins en moins vivable pour notre pays, s’il n’en était pas comblé, ne se porterait que mieux si nos concitoyens se mettaient à pratiquer un exercice minimum et le vélo utilitaire est une des réponses que l’on peut apporter avec un investissement réduit pour la nation.
· le développement durable
Les cris d’alarme des scientifiques du monde entier n’ont plus besoin d’être relayés pour que chacun sache que nous ne pouvons plus continuer ainsi à maltraiter la terre sans aller au devant de catastrophes dont nul ne peut prédire l’ampleur mais que tous certifient imminentes. Et les transports constituent une part important de l’empreinte négative qu’apporte l’homme sur son environnement.
Le transfert d’une partie des transports journaliers de l’automobile vers la bicyclette permettrait de réduire sensiblement la pollution engendrée par ce mode de transport, notamment dans les villes, là où elle se fait le plus ressentir au quotidien.
Outre son côté évident de réduction des émissions de gaz à effet de serre, l’utilisation de la bicyclette répond également à la demande des Français de la réduction de la pollution sonore de nos villes, citée comme une des premières agressions ressenties par bon nombre de nos concitoyens. Il n’est que de voyager dans certains de nos pays voisins pour se rendre compte combien le déplacement de milliers de personnes peut se faire dans le silence en utilisant le vélo.
Et ceci sans prendre en compte l’effet militant généré par ce geste concret qui amène l’utilisateur du vélo à réfléchir au quotidien sur les autres impacts de ses actions.
Enfin dans ce domaine, l’usage du vélo participe à la réduction de la consommation énergétique de la France encore aujourd’hui soumise aux bons vouloirs des fournisseurs de pétrole.
· la sécurité routière
Par sa vitesse modérée, le vélo est un facteur de la diminution notable du nombre et de la gravité des accidents de la circulation en agglomération.
Le risque pour le piéton d’être tué dans un accident avec un vélo est sans comparaison avec ce qu’il est lors d’un choc avec une voiture.
L’usage du vélo en agglomération est donc un facteur important pour l’augmentation de la sécurité.
· Les dépenses d’infrastructures
Les infrastructures urbaines indispensables pour amener une part importante de la population à l’usage du vélo dans leur vie de tous les jours permettent une économie importante pour la collectivité si l’on compare à ce qui est fait aujourd’hui pour la voiture. Une piste cyclable protégée en ville coûte 0,2 à 0,5 M€ le km contre plus de 100 pour une autoroute urbaine, un parking abrité pour vélo coûte moins de 300 € l’emplacement contre plusieurs dizaines de milliers d’euros l’emplacement pour un parking sous-terrain à voitures, les frais d’entretien d’une piste cyclable sont sans commune mesure avec ceux d’une rue supportant les poids de centaines de voitures chaque jour, etc etc….
On voit donc que tous ces problèmes plus ou moins déclarés causes nationales ces dernières décennies, trouvent une partie de leur réponse en incitant simplement les Français à laisser leur voiture au garage le matin et à prendre leur vélo pour aller travailler ou faire les 500 m qui les séparent de la boulangerie !
Hors rien ou si peu n’est fait pour promouvoir ni favoriser le vélo utilitaire auprès de nos concitoyens :
· le rapport Le Brethon est resté lettre morte depuis sa remise début 2004
· la nomination d’un Monsieur Vélo a fait naître quelques espoirs mais à ma connaissance rien de concret n’a été mis en œuvre depuis cette nomination.
A contrario, on voit même l’Etat inciter à une utilisation encore plus intensive de la voiture, au travers des primes à la voiture propre, voiture moins polluante il est vrai, mais polluante tout de même et qui ne répond qu’à une partie des enjeux qui attendent notre pays et que tous les politiques annoncent à grand renfort de discours.
En sachant qu’un des obstacles majeurs à l’utilisation du vélo en ville est aujourd’hui l’insécurité à circuler et en particulier le danger que représente l’automobiliste face au cycliste, et au moment du choix possible entre une société construite sur le tout (ou presque) voiture en ville et une société s’ouvrant vers d’autres modes de transports, ma question sera donc très simple :
Si vous êtes élu au terme de la campagne actuelle, quelle politique et quelles mesures concrètes vous engagez-vous à mettre en place à court terme et à moyen terme pour inciter et aider les Français à abandonner leur voiture et à se mettre au vélo dans leurs activités journalières?
Parmi les mesures possibles, on peut imaginer des plus extrêmes telles que
Ø l’interdiction de toutes les voitures dans les centres ville,
Ø l’augmentation sensible des contraintes financières sur les voitures en ville (péages, amendes élevées en cas d’infraction…)
aux plus douces telles que
Ø une prime à l’achat d’un vélo ou un bonus fiscal en cas d’utilisation d’un mode régulier de transport respectant la ville
en passant par une véritable politique du « se transporter autrement en ville »
Ø en contraignant les villes par la loi à mettre en œuvre des infrastructures adaptées,
Ø en déclarant l’utilisation de la bicyclette cause de santé publique,
Ø en promouvant l’usage de la bicyclette partout où cela peut apporter un plus,
Ø en commençant, pourquoi pas, vous même par donner l’exemple.
A quand un Président de la France, dynamique et en bonne santé … à vélo ?
Merci du temps passé à me répondre et bon courage à tous.
M. le 27 mars 2007