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Journal d'un voyage à vélo en Norvège

Un premier voyage aux îles Lofoten en 2004 nous avait éblouis, nous voulions retourner en Norvège pour y retrouver ces paysages fantastiques et inoubliables.

En 2015, nous décidons de parcourir à vélo les fjords de l'ouest de Bergen à Trondheim. "Vous êtes sûrs de ne pas vouloir explorer un pays plus chaud ?" nous interrogent les CCistes du sud (adhérents de Cyclo-Camping International qui ne voyagent que dans les pays chauds). "C'est montagneux la Norvège ?" s'inquiètent nos interlocuteurs. Qu'importe les difficultés... nous voulions retrouver ces paysages de mer et de montagne, et peut-être apercevoir quelques trolls...

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De Bergen à Trondheim, nous avons parcouru 950 km à vélo, un voyage dans les fjords de l'ouest, entrecoupé de pauses en ferry pour sauter d'un caillou à l'autre, de ponts reliant une rive à l'autre, ou de tunnels passant sous la montagne. Car la Norvège est une terre constituée d'innombrables morceaux reliés entre eux par des ponts, des tunnels ou à défaut par un ferry.

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L'itinéraire que nous avons suivi est approximativement celui de l'Eurovélo 1. Pour ceux qui connaissent l'Eurovélo 1, la Vélodyssée en est la section française. En Norvège, elle longe aussi l'Atlantique en passant par Bergen, Ålesund, Trondheim pour se prolonger jusqu'au Cap nord. Certains cyclistes n'hésitent d'ailleurs pas à pédaler jusqu'au mythique Cap nord.

Le trajet est parfaitement fléché à la sortie de Bergen, et on retrouve partout les panneaux rouges qui indiquent la direction à suivre pour les cyclistes. Ces panneaux nous accompagneront sur environ 100 km, mais nous n'en verrons plus sur le reste du parcours. Heureusement, nous avons téléchargé l'application Pocket Earth. Cette application, basée sur des données libres OSM, affiche les itinéraires cyclistes. Les cartes peuvent être téléchargées d'avance et utilisées en mode hors-ligne. Elle indique aussi les campings à proximité, les supermarchés, les distributeurs,...

IMG_4071.JPGLa première semaine passe très vite, on s'imprègne des paysages, on écoute le silence. Pause dans un port minuscule, où une table pique-nique et un peu de soleil nous contentent largement. Nous arrivons sur le fjord de Sognefjord, l'un des plus connus car le plus long fjord d'Europe (200 km). Nous n'allons pas le longer mais juste le traverser en ferry. Il est 16h, le ferry qui part a pour destination une île, puis il revient ici au point de départ, pour ensuite aller en face à Rysjedalsvika. Plutôt que d'attendre jusque 18h00, on demande à embarquer tout de suite. On se paie notre première balade dans les fjords de Norvège en ferry ! Nous arriverons tard au camping de Birkeland ce jour-là. Qu'importe, ici il fait encore jour à 23h. D'ailleurs, la lampe que nous avons emportée ne nous a pratiquement jamais servi.

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Les campings en Norvège sont relativement bien équipés, même si on y trouve surtout des emplacements pour bungalows, caravanes ou mobil-homes. Les campeurs sous tente sont rares. Parfois, on ne nous propose que les emplacements impraticables pour les camping-cars, c'est à dire les terrains en pente, ce qui nous fait un peu ronchonner devant cette injustice, car nous payons malgré tout entre 15 et 25 euros par nuit. Mais la plupart du temps, les campings sont tout à fait corrects.

 

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Deuxième semaine, plus difficile. La météo est fluctuante, il pleut souvent. Nous roulons équipés d'une veste et d'un pantalon imperméables. Les campings se font plus rares, trop éloignés pour nous permettre de les atteindre en une seule étape, d'autant que les côtes sont redoutables. Certains jours, je me surprends à me demander pourquoi nous pédalons dans des conditions aussi compliquées. Michel fredonne "Si c'était la fin du voyage...". L'idée m'effleure de prendre une voiture de location et d'y charger les vélos... Sursaut indigné de Michel : "ça, jamais..."

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Puis, un rayon de soleil apparait, vite on sèche la tente... avant la prochaine averse. Parfois, nous prenons pour une nuit ou deux, une location de "hytte", c'est à dire un bungalow sur un camping. Cela nous permet de sécher nos affaires, chaussures, vêtements, matériel avant de repartir.

En attendant le ferry à Maloy, je découvre aussi que les sèche-mains Dyson sont très pratiques pour sécher les chaussures.

 

 

Fin de la deuxième semaine, après avoir traversé en ferry, Koparnes-Arvik, on se rend compte que la remorque émet un bruit bizarre côté roue. Tentatives de réparation qui s'avère impossible. On charge au maximum les vélos et on continue jusque Ålesund. Hélas, on est vendredi fin d'après-midi et il est trop tard. Il faut attendre lundi matin. En Norvège, la plupart des magasins sont fermés le samedi et le dimanche, hors magasins d'alimentation. Ce n'est que le lundi matin que nous trouverons une roue de rechange alors que cela nous semblait totalement improbable, le diamètre de la roue de la remorque est peu courant. Notre sauveur se prénomme Bjørnar. Je suis tellement soulagée que je le remercie avec enthousiasme. DSC00696.JPG

Mais, les norvégiens sont très réservés, on peine à entamer une discussion avec eux. Ailleurs, un truc marche à tous les coups, on prend un air perplexe avec une carte étalée sur les guidons des vélos. En moins de 5 minutes, on nous demande si on est perdus. En Norvège, rien n'y fait, on ne nous propose jamais d'aide, cette attitude nous étonne un peu et nous ne savons pas très bien l'expliquer.

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La troisième semaine commence à partir d'Ålesund, toujours longeant la côte des fjords de Norvège. Je me pose moins de question sur le sens du voyage. Je prends le temps de profiter des couleurs changeantes du paysage selon l'état du ciel : des verts, des bleus, des violets, et les taches rouges ou jaunes des quelques maisons que nous croisons. Nous avons aussi pris la décision de ne pas nous obstiner à pédaler si nous ne trouvons pas de camping et si le temps devient trop mauvais. Rassurant, car à s'obstiner, on s'est retrouvés un soir sans hébergement à 20h30 et surtout très peu de possibilité de camping sauvage. Il est dit partout que l'on peut faire du camping sauvage en Norvège. C'est exact mais pour ceux que cela tentent, il faut savoir que tous les endroits ne s'y prêtent pas. En bordure de mer, le long des fjords, les rares endroits plats sont tous privatisés. Il est impossible d'y trouver un endroit suffisamment éloigné d'une maison pour y planter une tente.

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Arrivés à Bud, nous entamons la route appelée "Atlantic Road". Cette route touristique a la particularité de comporter un tronçon assez spectaculaire avec 8 ponts qui relient les îles entre elles.

De nombreux touristes en voitures ou camping-cars nous filment bien protégés depuis la fenêtre de leur véhicule. Cela leur évite de sortir sous la pluie, on les comprend d'autant mieux que nous affrontons quelques averses une fois de plus, un peu déçus de ne pouvoir profiter du paysage telle que la publicité le représente.

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"L'Atlantic Road" se termine par un tunnel sous la mer qui permet d'arriver directement à Christiansund. Le tunnel est interdit aux cyclistes. Nous le savons et pas question d'outrepasser. Nous avons déjà pédalé sous de nombreux tunnels, certains ne sont même pas éclairés. C'est toujours un peu impressionnant quoique praticable car la circulation automobile n'y est pas trop importante. Ici, il s'agit d'un tunnel de 5 km, qui descend assez profondément sous la mer et la circulation y est plus importante. Quelques kilomètres avant l'entrée du tunnel, nous trouvons un arrêt de bus mais aucun horaire, aucune information... Nous attendons avec l'espoir qu'un bus arrive, sinon c'est un détour de 100 km. Au bout de 10 minutes, un bus s'arrête, le conducteur accepte de charger les vélos à l'arrière du bus, et nous arriverons très vite en plein centre de Christiansund. Encore quelques kilomètres à vélo, et nous arrivons par hasard dans un petit port de pêche qui affiche "camping". Nous sommes seuls sur ce camping qui doit permettre de tenir au grand maximum une caravane et 2 tentes. Le lendemain, à nouveau sur la route, à l'heure du pique-nique, nous squattons l'espace restauration d'une station-service, alors que les travailleurs locaux défilent pour acheter boissons et hot-dogs. Il pleut encore et nous apprendrons plus tard que l'été a été particulièrement froid et humide cette année.

En fin de semaine, nous arrivons dans une petite ville de 2000 habitants, Kirksaeterora un vendredi soir à 18h30. Nous tentons d'acheter deux canettes de bière au supermarché, mais on nous refuse car l'heure légale est dépassée.

Il reste 100 km jusqu'à Trondheim où nous avions prévu d'arrêter ce voyage. La route nous emmène successivement à des hauteurs pas franchement excessives 350 m puis 430 m, mais comme à chaque fois nous redescendons au niveau de la mer, sur une même journée nous finissons par cumuler un dénivelé de près de 1000 mètres. Nous n'avions pas trop anticipé sur la question du relief avant notre départ et les premiers jours ont été difficiles. Nous parvenions difficilement à parcourir les étapes de 70-80 kms auxquelles nous sommes habitués en terrain plus plat. Après 1000 km, cela ne pose plus trop problème.

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 De Trondheim à Bergen, nous revenons avec l'Hurtigruten, un ferry express côtier. L'Hurtigruten sert en même temps de transport de marchandises et de passagers. Une dizaine de voitures sont embarquées, puis nos vélos via un ascenseur. L'espace est très limité sur le pont où sont stockés les véhicules et les marchandises.

Le voyage de retour dure à peine 2 jours ! Nous revoyons défiler Kristiansund, la route de l'Atlantique, Molde et Alesund, puis Måløy, Florø et enfin Bergen. Impression de rembobiner à toute allure le voyage que nous venons d'effectuer en 3 semaines !

 

 

Au pays des trolls, où nous avions atterri 4 semaines plus tôt, nous réalisons enfin qu'ils sont restés bien cachés, à part leurs répliques que l'on voit un peu partout sur les lieux touristiques. On dit que les trolls ne sortent de leur cachette qu'au coucher du soleil. L'exposition au soleil peut leur être néfaste, les transformant en pierre s'ils oublient de se cacher.  troll, norvege, troll, norvege

 

 

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Commentaires

  • Quel beau voyage ! J'ai salivé...
    Jean-Pierre

  • Beau periple... Mais décidement en bons CCI stes du sud nous continuons à préferer pédaler dans les pays ou il fait soleil ;-)
    Complétement d'accord avec la sensation que donne le bateau . Nous avions nous aussi l'impression de rembobiner un film en rentrant d'Istambul avec le cargo... Il vous reste l'Islande à aller voir ...Là on peu camper partout ... A+

  • Merci Jean-Pierre, et Jean-François & Nicole pour vos commentaires. Vous avez quelques points communs : Bordeaux, les voyages en vélo, et les voyages en cargo !

  • Merci de ce compte rendu de voyage.
    J'ai une question un peu indiscrète, mais la Norvège est un des pays les plus chers du monde. Quel budget aviez-vous prévu, en comptant les transports ?
    Merci,

  • Bonjour Maxime,
    Quelques idées de prix :
    camping entre 100 et 200 NOK la nuit
    Hytte : environ 900-1100 NOK la nuit
    Ferry : 50-80 NOK par passage => compter au moins un passage en ferry par jour dans cette région
    Nourriture : beaucoup de supermarchés. Les prix sont plus élevés qu'en France, environ 30% plus cher
    Fast food : compter 150 NOK / personne pour un café un burger
    Hurtigruten de Trondheim à Bergen : 2500 NOK par personne en cabine
    Ajouter quelques visites de musées : environ 80-100 NOK par visite
    Même si les prix sont élevés, dans la mesure où on fait beaucoup de vélo, on n'a pas trop le temps de dépenser de l'argent !
    Je n'ai pas évalué exactement le montant total dépensé en 4 semaines. Je t'enverrai ça en mp.
    Anne

  • Merci de ces précisions. C'est très, très tentant.

  • beau voyage, c'est certain qu'il vaut mieux faire à vélo car c'est cher, les pays nordiques sont très beaux, mais ce n'est pas demain que j'aurai les moyens d'aller faire une grande course de ski de fond là bas

  • Ou alors avec une pulka kiki 129 ;-)

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