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Port du casque à vélo

Légiférer le port du casque pour les cyclistes ? est-ce vraiment une urgence ?

Une loi en préparation vise à rendre obligatoire le port du casque pour les cyclistes. Ce débat qui intéresse peu de monde il faut bien le dire, fait craindre le pire aux cyclistes urbains.

L’argument mis en avant pour justifier cette loi est la prévention des blessures graves et lésions du cerveau lors d’une chute de vélo. Or aucune étude n’a démontré de lien direct entre l’obligation du port du casque et la diminution du nombre d’hospitalisés victimes de blessures à la tête.
Ce que l’on sait de façon sûre et certaine, c’est que les pays ayant un faible taux de port du casque à vélo, sont des pays où les cyclistes sont plus nombreux et où le taux d’accidents par kilomètre est le plus faible.

Un dispositif contraignant tel que le port du casque, décourage les déplacements à vélo avec un double effet négatif :

- moins de cyclistes équivaut à plus de voitures et donc plus de risques d’accidents. En effet, pour que le cycliste urbain soit en sécurité, il faut faire nombre pour le rendre plus visible aux yeux des automobilistes. Aux Etats-Unis par exemple, où les cyclistes sont moins nombreux qu’en Europe, il est plus dangereux de circuler à vélo car les automobilistes n’ont pas intégré cette donnée dans le paysage urbain.

- le cycliste urbain est généralement une personne en bonne santé parce qu’il utilise peu sa voiture. En lui rendant plus difficile la pratique du vélo en ville, le cycliste urbain redeviendra automobiliste, donc moins actif avec plus de charges de santé.

On peut se demander pourquoi cette loi maintenant ? Pour répondre à quelle urgence ? Alors qu’il semble plus urgent de traiter le problème de la vitesse des voitures en ville, des conduites dangereuses (alcool, téléphone portable), des comportements dangereux (dépassements de bus à l’arrêt, stationnements sur trottoirs ou pistes cyclables, ouvertures de portières), des aménagements défaillants pour les piétons, les personnes à mobilité réduite, les personnes âgées, les cyclistes.

Ce que l’on peut penser, c’est que cette loi ne coûte pas très cher à la société car seul le consommateur en porte le coût : l’achat d’un casque à vélo sera de la responsabilité du consommateur. Alors, quel lobby se planque derrière cette incitation ?

En terme d’économies globales pour la société, rien ne prouve que des économies soient réalisables : la diminution de la pratique du vélo urbain aggravant le problème de santé publique et les problèmes d’encombrement des centres ville.

Alors, pourquoi, le problème n’est-il pas abordé sous un autre angle ? En augmentant le nombre de cyclistes, on diminue le nombre d’automobilistes susceptibles de tuer, mutiler, handicaper, c’est mathématique non ?. En ville, revoyons systématiquement tous les itinéraires pour les rendre cyclables ou piétonniers. Créons pour eux des itinéraires directs, sans ruptures. Les chiffres montreront alors une nette diminution des traumatisés.


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update: special thanks to Keith and Heather for authorizing the publication of this picture in San Diego while cycling and wearing helmets.

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