Dans la série, itinéraire malin à Poitiers, voici l'itinéraire communiqué par Gilles. Ça a l'air compliqué, mais pas du tout. Et je témoigne que Gilles arrive le matin non essouflé, pas du tout transpirant, et les cheveux à peine décoiffés par le vent.
Mon trajet à vélo
Je suis arrivé depuis maintenant presque trois ans à Poitiers et dès mon installation je m’étais dit : « la ville est à taille humaine, je rêve d’avoir des mollets musclés donc je vais aller au travail à vélo ». Habitant en centre ville à trois kilomètres seulement de mon lieu de travail situé sur le campus universitaire cela ne semblait pas relever de l’exploit. Et pourtant il m’a fallu presque deux ans pour me décider … J’ai pendant longtemps trouvé de bonnes excuses pour prendre ma voiture. Pour ceux qui manqueraient d’imagination et auraient des collègues cyclistes qui les regardent de travers sur le parking de leur boulot, en voici d’ailleurs quelques unes :
- Beh y pleut aujourd’hui ( à utiliser même si le ciel est tout juste un peu chargé et que la météo prévoit du grand beau temps)
- Ce soir je travaille tard (à utiliser même si vous ne devez sortir qu’un quart d’heure après votre horaire habituel)
- Mon pantalon est blanc je risque de le salir (mais là il faut que le blanc vous aille …)
- J’ai un peu mal au genoux ( il faudra dans la journée grimacer de temps à autre en portant la main sur le genou – cela suppose aussi de toujours choisir le même sinon on pourra vous soupçonner de mensonge…)
- J’aurais bien pris mon vélo mais ce soir je dois porter la voiture au garage
- A Poitiers toutes les rues elles montent et pis elles sont étroites et les automobilistes y font rien que me frôler (ne pas hésiter alors à frôler vous même les cyclistes quand vous êtes en voiture pour donner encore plus de poids à cette excuse… non là je plaisante bien sûr)
- Mince où est-ce que j’ai mis la clé de mon antivol ? ( nécessite de ne pas avoir un antivol à code…)
- C’est la journée sans voiture aujourd’hui je ne vais pas faire comme tout le monde non mais !
Finalement, à l’occasion d’un changement d’appartement, et grâce à l’exemple quasi-quotidien d’une collègue admirable, j’ai commencé à prendre mon vélo et là j’ai découvert des choses simples mais essentielles :
- La sensation du vent dans les cheveux ( vu leur chute accélérée, j’ai bien fait de m’y mettre dès maintenant…)
- Le plaisir de dépasser les files interminables de voitures bloquées Faubourg du Pont-Neuf ( on peut exprimer sa joie en jouant de la sonnette et en faisant des clins d’œil aux pauvres automobilistes coincés depuis 20 minutes mais cela suppose de pouvoir pédaler vite en cas de réaction agressive…)
- Le plaisir de ne pas faire le plein toutes les semaines
Pour les pictaviens du Centre-ville qui travaillent à l’est de la ville (quartier Université / CHU), voici le parcours que j’utilise et qui me permet de limiter au maximum mes efforts et surtout d’éviter le trafic automobile :
Pas de difficulté pour quitter le plateau puisque ça descend mais ensuite se pose un problème : le Faubourg du Pont-Neuf est non seulement surchargé mais il est particulièrement étroit. Si vous passez par là, vous risquez d’avoir 150 voitures piaffant derrière vous et prenant tous les risques ( risques en ce qui vous concerne bien entendu….. pour vous dépasser et arriver ainsi 22 secondes plus tôt au travail). La solution que j’ai adopté est donc de passer par le Pont saint Cyprien puis la rue Pasteur qui est ouverte dans ce sens à la circulation des vélos. Là une centaine de mètres après son début, je tourne à droite et prends le chemin de la Brouette du vinaigrier. La pente est rude donc je pose pied à terre pendant une centaine de mètres jusqu’à l’avenue des Terrasses ( A partir de là, tout est plat ou presque !!!) où je prends sur ma gauche. Le parcours se poursuit par la rue de la Brouette du vinaigrier. Arrivé rue de la Chatonnerie je tourne à droite puis première à gauche pour prendre la rue Paul Painlevé rue de la Plaine où je passe devant le dépôt de bus des Rapides du Poitou. Tout cela m’amène Route de Gençay, elle aussi fort fréquentée le matin. Je ne fais que la traverser et à vingt mètres sur ma droite je prends un petit passage qui m’amène dans un quartier beaucoup plus calme. Un panneau bricolé , dont le côté artisanal me fait fortement soupçonner qu’il a été installé par un riverain irascible affirme que ce passage est interdit au vélo mais je l’ignore quotidiennement et je n’ai jamais eu aucune remarque de qui que ce soit. J’arrive alors rue Emile Zola , je tourne deuxième rue sur ma gauche (rue des villas). Je prends alors sur ma droite la route de Nouaillé puis presque tout de suite sur ma gauche rue de la Gibauderie. Je passe alors devant le Lycée Camille Guérin pour rejoindre l’avenue du 11 Novembre qui sur la gauche nous amène très rapidement vers le CHU et l’Université.
Commentaires
@ Gilles,
Merci pour ton itinéraire.
Peux-tu évaluer le temps de ton trajet à vélo comparé au même trajet en voiture ?
Anne G.
Je dirais qu'à l'aller le temps de parcours en vélo est un peu plus long qu'en voiture mais de cinq a dix minutes maximum et parce que j'adopte un tempo très bas. Par contre le soir, pour m'être plusieurs fois chronométré je gagne facilement dix minutes grâce à ma bicyclette en evitant les bouchons !
G.
Wahou ! Je comprend mieux maintenant la difficulté de circuler à vélo dans Poitiers. Non seulement il faut des mollets (il parait que Poitiers n'arrête pas de monter et de descendre) mais en plus c'est un parcours digne d'un championnat de France de course d'orientation !
As-tu essayé :
1 - http://www.optima-cycles.com/airzoundindex/airzoundsheet.htm pour faire un clin d'oeil encore plus sonore aux pôvres automobilistes (je doute que des coups de sonnette, même vengeurs, leur fasse beaucoup d'effet)
2 - l'Avenue des Terrasse par la droite, puis à gauche la rue de la Jambe à l'Ane , puis Maxime Dumoilin, Rue du Pontreau, Rue Verlaine puis Av du 11 novembre, tout ça équipés de pistes ou bandes cyclables, pour ce qui est du trajet. C'est un petit détour mais peut-être plus simple et moins "gymkhana".
Cher Mimi et jolly,
Certes mon parcours peut sembler à la lecture un peu compliqué, mais comme la vie te l'a sans doute appris, le plaisir provient également des difficultés surmontées !!
Néanmoins le parcours alternatif que tu proposes est possible mais même si il est équipé de pistes cyclables je le trouve moins agréable du fait de la circulation automobile. En plus je l'aime de plus en plus mon parcours car j'y ai acquis des repères : la maison aux volets bleus ou un matin sur deux je vois une grand mère en robe de chambre faire le tour de son jardin, l'arrêt de bus où un petit couple de collégiens semble vouloir battre le record mondial du bisou avec la langue en apnée,...
Gilles
Quant au klaxon à air surpuissant, je suis tout à fait prêt à l'essayer mais j'ai un peu peur que cela ne soit pas très légal... Je propose donc que Madame Vocivélo se charge de le tester et nous rapporte le récit de cette aventure ...
Madame Vocivélo veut bien faire un essai de klaxon surpuissant pour le blog, sauf que le médecin vient juste de lui interdire de faire du vélo pendant quelque temps. Oh zut, c'est pas de chance. Il faut que quelqu'un d'autre se dévoue.
Qui ????????
Pour le klaxon, je viens justement d'en acheter un.
Pas encore essayé dans la circulation, mais effectivement ca fait un max de bruit.