Ou la découverte vélolcritique des derniers aménagements urbains de Poitiers.
Suite n° 4 et fin du parcours vélocritique de M. Vocivélo
Donc, je descends de mon vélo, appuie sur le bouton, remonte sur mon vélo, attend le passage du feu au vert, démarre et tourne à droite en suivant une des flèches peintes sur la rue en regard du feu avec le sigle d'un vélo, pour me retrouver face à un panneau B1 !
Pour ceux qui l'ont oublié le panneau B1 est un panneau de prescription, ressemble à ça, et signifie "Sens interdit à tout véhicule". Normalement par tout véhicule, il faut aussi entendre les vélos. Aucune autre indication ne me dit qu'il est possible de prendre cette voie à vélo ! Me voilà donc coincé en haut du boulevard Solférino sans autre solution que de redescendre sous le TAP et de remonter par le boulevard de Verdun. Maudit soit celui qui m'a fait monter dans ce cul de sac ! Bon, cela étant, je suis là pour tester, donc à mes risques et périls, je m'engage quand même à contre sens dans la rue de la Marne. C'est propre, tout neuf, tout beau mais:
* pas un seul sigle, signe, panneau pour dire aux cyclistes où rouler
* la voie de circulation est trop étroite pour accepter une voiture et un vélo et donc il ne reste que le trottoir
* le trottoir est matérialisé par une rangée de poteaux qui me semblent bien dangereux à vélo
* pas un seul avertissement aux piétons qu'ils risquent de rencontrer un vélo sur leur chemin (donc pour les piétons, cycliste = intrus = qui ne respectent pas le code de la route).
* dans le haut de la rue, le trottoir est à peine assez large pour un vélo, qu'aurais-je fait face à un piéton ?
Cela étant, le nouveau pavage de cette rue fait de pavés bien plats et bien jointifs est un régal pour les cyclistes.
Quand aux informations données aux automobilistes sur le fait qu'il y ait un contre sens cyclable, seul un panneau "Zone 30" placé à l'entrée de la rue, les incite à un peu de retenue dans leur vitesse. Là encore un minimum d'explications serait de bon aloi.
A l'arrivée au carrefour de la poste et de l'hôtel de police, ça y est, vous y êtes et pratiquement sans effort, vous êtes monté en un rien de temps depuis le bas de la gare jusqu'au plateau et c'est bien agréable.
Mais le tour ne serait pas complet sans redescendre et donc je me suis sacrifié (hé oui, il me faudra ensuite remonter) et ai poursuivi par la descente de la rue des Écossais et le boulevard de Verdun. Véritable voie cyclable sur le boulevard jusqu'à …. la sortie du parking (à voitures ) du TAP. Un haricot rétrécit soudain votre voie en pleine descente et vous oblige à ralentir (surtout quand un automobiliste a pris soin de s'accaparer le trottoir et une grande partie de votre voie comme par hasard juste sur les 3 ou 4 mètres où elle est la plus étroite ! ) ce qui est quand même un bien vu que sur votre droite sortent les voitures du parking du TAP tandis que celles qui y rentrent coupent la voie.
Voilà, mon tour c'est arrêté là, en reprenant le boulevard Solférino vers le centre ville.
Que dire en conclusion: une magnifique idée à recommander pour monter de la gare au centre ville sans trop d'effort, en empruntant les ascenseurs, la passerelle puis le boulevard Solférino mais que d'erreurs et de maladresses dans son aménagement pour les bicyclettes. ! En premier lieu, il est nécessaire de repenser l'information et la signalisation pour le confort de tous: piétons, vélos mais aussi automobilistes. Il y a encore des mentalités à faire évoluer pour que le vélo soit pris en compte à sa juste mesure par nos aménageurs d'espaces urbains !
Bravo mais peut (facilement) mieux faire.
Et voilà le parcours vélocritique de M. Vocivélo est fini.
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